Category: Non classé

Performance et bien-être en équitation : une approche global

Performance et bien-être en équitation : une approche globale

En équitation, la recherche de la performance s’inscrit dans un cheminement progressif où chaque cavalier, quel que soit son niveau, aspire à progresser en harmonie avec son cheval. Cette progression repose avant tout sur une compréhension approfondie du fonctionnement de ces deux athlètes que sont le cavalier et sa monture. Leur collaboration, fruit d’un apprentissage mutuel, s’appuie sur des principes physiologiques et fonctionnels fondamentaux. Comprendre ces mécanismes de base n’est pas réservé à l’élite : c’est un atout précieux pour tout cavalier souhaitant développer une équitation à la fois sportive et respectueuse. Dans cette perspective, nous explorerons les principes essentiels qui permettent de construire une pratique équestre épanouissante, où le bien-être du couple cavalier-cheval reste la priorité, que ce soit en compétition amateur ou en perfectionnement personnel.

 

Le fonctionnement du cheval : bases anatomiques et fonctionnelles

Le corps du cheval est une machine à la mécanique complexe, et en comprendre les rouages est essentiel pour améliorer son bien-être et sa performance dans les sports équestres. L’amélioration de ses performances sont souvent liés à la pratique de différentes disciplines pour préparer son corps. Ce que je vous propose ici, c’est une nouvelle perspective. Que diriez-vous de poser des bases solides avant d’entrer dans l’univers du sport pour le cheval et le cavalier ? En effet, une discipline ne suffit pas à établir une musculature adéquate ; le fonctionnement de chaque cheval s’optimise grâce à des exercices simples et profonds qui respectent son corps ainsi que le nôtre.

Pour améliorer la performance et le bien-être du cheval, il est essentiel de comprendre les différents aspects qui influencent son fonctionnement. Chaque cheval possède des caractéristiques uniques, telles que son tempérament, son niveau d’énergie, sa condition physique et ses besoins nutritionnels. En prenant en compte ces éléments, il devient possible d’adapter l’entraînement de manière spécifique.

 

L’appareil locomoteur : un système intégré

Le cheval est une remarquable “machine” biomécanique dont l’appareil locomoteur repose sur plusieurs composantes interdépendantes :

Le squelette axial (colonne vertébrale) et appendiculaire (membres) forme la charpente qui soutient l’ensemble de la structure. La colonne vertébrale, véritable poutre maîtresse, permet non seulement le maintien mais aussi la transmission des forces entre l’arrière-main et l’avant-main.

 

Les muscles, organisés en chaînes musculaires, travaillent en synergie pour produire le mouvement. On distingue :

  • Les muscles profonds ou posturaux, essentiels au maintien et à la stabilité
  • Les muscles superficiels ou phasiques, responsables des mouvements dynamiques

Les fascias, tissus conjonctifs enveloppant muscles et organes, jouent un rôle fondamental dans la transmission des forces et la coordination des mouvements à travers tout le corps.

 

Les systèmes physiologiques en support

La performance musculaire dépend étroitement d’autres systèmes vitaux :

Le système cardio-respiratoire assure l’approvisionnement en oxygène et nutriments des muscles. Sa capacité conditionne directement l’endurance et la récupération du cheval.

 

Le système digestif, souvent négligé, est pourtant capital. Une digestion efficace garantit :

  • L’apport énergétique nécessaire à l’effort
  • Le maintien de l’équilibre acido-basique
  • La santé du microbiote, influençant l’immunité et la récupération

Le système nerveux coordonne l’ensemble, gérant à la fois :

  • La proprioception et l’équilibre
  • La coordination musculaire
  • La gestion de l’effort et la fatigue

Applications pratiques pour l’entraînement

Cette compréhension globale implique plusieurs principes fondamentaux :

La progressivité est essentielle pour permettre l’adaptation harmonieuse de tous les systèmes. Un déséquilibre dans le développement de l’un peut compromettre l’ensemble.

 

L’individualisation du travail doit prendre en compte :

  • La morphologie et la conformation propres à chaque cheval
  • Son niveau de condition physique initial
  • Ses points forts et ses faiblesses structurelles

La variété des exercices permet de :

  • Développer différentes qualités physiques (variations dans le travail et diversité des exercices)
  • De garder le lien et la connexion avec son cheval
  • Prévenir les déséquilibres musculaires (s’éloigner des compensations musculaires)

La récupération n’est pas un temps mort mais une phase d’adaptation et de renforcement. Elle doit être planifiée avec autant de soin que les phases de travail. Etre à l’écoute de son cheval est la clé pour rester équilibré dans son équitation.

 

Le fonctionnement avec le cavalier, un facteur clé du bien-être équin

Le cavalier ne se contente pas de s’asseoir sur son cheval : il devient partie intégrante de son mouvement. Cette interaction physique influence directement le fonctionnement du corps du cheval et, par conséquent, son bien-être quotidien. Comprendre cette influence est essentiel pour développer une équitation respectueuse et efficace.

 

L’impact du cavalier sur le mouvement

Le poids du cavalier modifie naturellement l’équilibre du cheval. Ce dernier doit adapter sa façon de se mouvoir pour maintenir son équilibre tout en portant cette charge supplémentaire. Cette adaptation sollicite particulièrement :

  • Son dos, qui doit à la fois porter et se mobiliser
  • Son fonctionnement de l’avant-main
  • Sa musculature de la sangle musculaire du tonneau, des chaînes musculaires ventrales

La qualité de l’assiette du cavalier joue un rôle déterminant. Une position stable et équilibrée permet au cheval de bouger plus librement, tandis qu’une position déséquilibrée peut créer des tensions et des compensations musculaires.

 

La respiration, un dialogue silencieux

La respiration du cavalier influence directement celle de sa monture. Un cavalier tendu qui retient sa respiration transmet inconsciemment cette tension à son cheval. À l’inverse, une respiration calme et profonde favorise :

  • La décontraction musculaire du cheval
  • Une meilleure oxygénation pendant l’effort
  • Un état mental plus serein pour les deux partenaires

Le corps du cavalier comme outil de communication

Chaque partie du corps du cavalier envoie des signaux que le cheval interprète :

  • Le bassin, qui accompagne ou limite le mouvement
  • Le dos, dont la souplesse permet d’absorber les mouvements
  • Les jambes, qui doivent être stables sans être rigides
  • Les mains, qui doivent rester légères et indépendantes du reste du corps

Vers une conscience corporelle partagée

Développer sa propre conscience corporelle est aussi important que de comprendre celle de son cheval. Cela implique :

Une attention particulière à sa propre posture :

  • L’alignement vertical du corps
  • La répartition équilibrée du poids
  • La mobilité des articulations

Une écoute fine des réactions du cheval pour que le cavalier puisse s’adapter aux changements dans la démarches de son cheval (changement d’équilibre, adaptations aux terrains, travail musculaire,…). C’est ainsi que le cavalier peux être en mesure de d’agir sur les tensions musculaires du cheval, notamment grâce à la répartition de son propre poids et à sa capacité à se maintenir en équilibre dans sa selle sans se raidir.

 

La préparation physique du cavalier

Un cavalier en bonne condition physique offre à son cheval de meilleures conditions de travail. Il est important de développer :

  • Sa propre souplesse, particulièrement du bassin et du dos
  • Son endurance, pour maintenir une position stable dans la durée
  • Sa force musculaire profonde, pour un meilleur maintien
  • Sa coordination, pour des aides plus précises

L’importance du travail à pied

 

Le travail à pied permet de :

  • Observer et comprendre le mouvement naturel du cheval
  • Développer sa propre conscience corporelle
  • Établir une communication plus fine
  • Préparer le travail monté dans de meilleures conditions

Le bien-être du cheval monté dépend largement de la qualité physique et technique de son cavalier. En développant sa propre conscience corporelle et en comprenant son impact sur sa monture, chaque cavalier peut contribuer activement au confort et à l’épanouissement de son cheval.

Conclusion

La performance en sport équestre repose sur la capacité du cavalier à comprendre et entendre son cheval mais aussi à connaître son propre fonctionnement corporel.  Une compréhension approfondie du fonctionnement du couple cavalier-cheval, associée à un programme d’entraînement progressif et respectueux, permet d’atteindre ces objectifs sportifs tout en préservant la santé de notre partenaire équin.

 

Bibliographie :

“Equine Locomotion” par Willem Back et Hilary M. Clayton, Kinematic evaluation of the back in fully functioning riding horses par C. JOHNSTONK. ROETHLISBERGER HOLMC. ERICHSENP. EKSELLS. DREVEMO publié le 05 January 2010, CASSIAT-LAURENT, Isabelle. (2021). Guide pratique de physiothérapie du cheval. Éditions du Point Vétérinaire, HARRISON, Simon Peter et al. (2022). “The impact of training on equine musculoskeletal adaptation and injury risk”. The Veterinary Journal, BARONE, Robert. (2010). Anatomie comparée des mammifères domestiques, Tome 2 : Arthrologie et myologie. Éditions Vigot, MARLIN, David & NANKERVIS, Kathryn. (2013). Equine Exercise Physiology. Wiley-Blackwell.

L’équilibre, c’est quoi ?

 

 

L’équilibre, c’est bien plus qu’une simple posture. C’est une harmonie entre le cavalier et son cheval. Mais comment fonctionne-t-il vraiment ? Nous allons explorer les principes physiques derrière l’équilibre, les ajustements posturaux nécessaires et les exercices pratiques pour le développer.

 

L’équilibre physique, c’est quoi ?

L’équilibre physique c’est la capacité d’un individu à maintenir une position stable, que ce soit en mouvement ou à l’arrêt. Il s’agit d’un aspect essentiel de la motricité humaine mais aussi équine ! Celle-ci implique la coordination entre divers systèmes sensoriels, musculaires et neurologiques. L’équilibre peut être divisé en deux catégories : l’équilibre statique, qui concerne le maintien d’une position fixe, et l’équilibre dynamique, qui se rapporte à la capacité de se déplacer tout en maintenant la stabilité.

Les différents types d’équilibre

Voici plus d’informations sur ces deux catégories : 

  1. Équilibre statique : C’est la capacité à maintenir une position stable sans mouvement, comme se tenir debout sur un pied.
  2. Équilibre dynamique : Ce type d’équilibre est nécessaire lorsque nous sommes en mouvement, par exemple en marchant ou en courant. Il nécessite une réaction rapide à des changements de direction ou de vitesse.

En travaillant votre corps en statique et en mouvement, vous lui permettez d’être un véritable couteau suisse ! 

Les fondamentaux de l’équilibre

L’équilibre repose sur plusieurs facteurs fondamentaux :

  • Le système vestibulaire : Situé dans l’oreille interne, il détecte les mouvements de la tête et aide à maintenir l’orientation.
  • La proprioception : Ce sens informe le corps de la position et du mouvement des membres, permettant une réponse adéquate pour maintenir l’équilibre.
  • Le système sensoriel : Les informations transmises au cerveau via le système sensoriel aident à évaluer l’environnement et à ajuster la posture en conséquence.

Ces éléments interagissent pour créer une perception globale de l’équilibre. Par exemple, une personne peut compenser une perte de vision en s’appuyant davantage sur la proprioception ou le système vestibulaire.

Bien entendu chaque système influence les autres systèmes du corps. Chaque partie du corps travaille en synergie avec les autres. Il est donc important de travailler une musculature profonde et superficielle saine afin d’améliorer les capacité proprioceptive de chaque individu et donc améliorer l’efficacité et le confort global du corps en statique et en dynamique ! 👏

Les points de contact

Les points de contact sont les zones du corps qui touchent une surface de soutien. Dans le cadre de l’équilibre, ces points de contact jouent un rôle crucial. Par exemple :

  • Les pieds : Ils doivent être bien positionnés pour offrir une base stable. Une stance large peut améliorer la stabilité, tandis qu’une stance étroite peut rendre l’équilibre plus difficile.
  • Le centre de gravité : Cette notion fait référence au point où la masse d’un corps est concentrée. 

L’interaction entre le centre de gravité et les points de contact est essentielle pour maintenir une posture stable.

L’importance de la respiration

La respiration joue un rôle souvent négligé dans le maintien de l’équilibre. Une respiration contrôlée et profonde aide à stabiliser le corps en fournissant une meilleure oxygénation des muscles et en réduisant l’anxiété. Par exemple, des exercices de respiration peuvent aider à se concentrer et à se centrer avant de partir à l’aventure ! Une respiration adaptée permet également d’engager correctement ses muscles profonds. 

Quelques exercices

  • Je travaille la pose de mon pied au sol lorsque je marche, ainsi je favorise ma conscience et mes sensations autour de mes points de contact au sol. 
  • Je travaille ma musculature profonde et si je ne me sens pas à l’aise dans mon corps au quotidien, il est important de contacter un kinésithérapeute qualifié pour travailler votre posture et vos muscles en profondeur pour un meilleur équilibre. 
  • Je travaille ma respiration en douceur pour développer les sensations dans mon corps. Je peux par exemple m’exercer avec la cohérence cardiaque ou la respiration latérale thoracique. 

Et pour les chevaux alors ?

C’est la même chose ! Le cheval a besoin de muscles profonds compétents pour se maintenir en équilibre en statique et en dynamique. La pose des sabots au sol est primordiale ainsi que la gestion de son centre de gravité. Tout ceci s’apprend, alors prenez le temps avant de vous lancer dans une discipline pour former le corps de votre cheval et éviter les blessures. 

Alors, prêt(e) à rejoindre l’aventure de l’équilibre physique ?! 🚀

Le rôle du système nerveux dans le développement musculaire du cheval

 

 🧠 Le système nerveux du cheval et son rôle dans le développement musculaire.

 

Le développement musculaire du cheval est un processus complexe qui dépend de plusieurs facteurs, parmi lesquels le système nerveux du cheval joue un rôle essentiel. Ce système, qui comprend le cerveau, la moelle épinière et les nerfs périphériques, est responsable de la coordination des mouvements, de la régulation des réflexes et de l’activation des muscles. Cet article va vous faire découvrir les différentes façons par lesquelles le système nerveux du cheval  influence son développement musculaire !

 

🤔 Qu’est-ce que le Système Nerveux ?

 

Le système nerveux est un réseau complexe de cellules nerveuses qui communique des signaux entre le cerveau et le reste du corps. Chez le cheval, comme chez d’autres animaux, il est divisé en deux parties principales : le système nerveux central (SNC) et le système nerveux périphérique (SNP).

 

➡️ Système Nerveux Central (SNC) : Il comprend le cerveau et la moelle épinière. Le cerveau est responsable de l’interprétation des informations, de la prise de décision et du contrôle des mouvements.

➡️ Système Nerveux Périphérique (SNP) : Il relie le SNC aux muscles et aux organes. Il est crucial pour transmettre les signaux qui permettent au cheval de bouger et de réagir à son environnement.

 

ℹ️ Plus d’informations sur la connexion entre le système nerveux et les muscles :

 

Les muscles squelettiques du cheval sont innervés par des neurones moteurs, qui transmettent des signaux électriques du système nerveux central (SNC) vers les fibres musculaires. Lorsque le cerveau envoie un signal, les neurones moteurs libèrent des neurotransmetteurs à la jonction neuromusculaire, provoquant une contraction musculaire. Cette interaction est fondamentale pour le mouvement et, par conséquent, pour le développement musculaire.

Rappelez-vous, les muscles squelettiques sont ceux qui maintiennent la structure du corps, le squelette ! Ils sont essentiels pour le mouvement et le confort du cheval. Lorsque l’on parle entraînement et musculation, ce sont ces muscles-là dont il faut parler principalement pour avoir des bases saines et solides. 💪

 

⭐ Rôle du Système Nerveux dans le Développement Musculaire

 

Le développement musculaire chez le cheval dépend de l’interaction entre le système nerveux et les muscles. Voici quelques points clés :

 

🗝️ 1. Initiation du Mouvement

 

Le développement musculaire commence par l’initiation du mouvement. Lorsque le cheval décide de se déplacer, le cerveau envoie des signaux électriques le long des nerfs jusqu’aux muscles concernés. Cette communication rapide est essentielle pour une réponse efficace et coordonnée. Par exemple, lorsque le cheval s’arrête soudainement pour éviter un obstacle, il doit le faire grâce à des signaux nerveux rapides. Cela vaut aussi pour les transitions, plus le jeune cheval apprend les transitions montantes et descendantes sans ce temps d’initiation (lorsque vous travaillez uniquement la réponse éducative) moins votre cheval développera une réponse motrice de qualité ! 

 

🗝️ 2. Coordination Musculaire

 

Une fois le mouvement initié, le système nerveux joue un rôle crucial dans la coordination des muscles. Les chevaux possèdent un grand nombre de muscles, et leur bon fonctionnement nécessite une coordination précise. Les signaux nerveux permettent aux muscles de travailler ensemble de manière harmonieuse. Par exemple, lorsque le cheval trotte, ses muscles doivent se synchroniser parfaitement pour maintenir l’équilibre. 

 

Astuces : si votre cheval “plonge” ou est “lourd”, “trop rapide”, “s’appuie sur le mors”,… c’est bien souvent, n’ont pas une question de personnalité ou d’éducation mais bien une problématique motrice et musculaire 🤭

 

🗝️3. Renforcement Musculaire

 

L’entraînement régulier d’un cheval stimule le système nerveux, renforçant ainsi les connexions entre le cerveau et les muscles. Cela conduit à une amélioration de la force et de l’endurance musculaire. Les chevaux n’ont pour autant pas besoin de galoper, sauter et s’entraîner des heures pour développer des muscles sains via le système nerveux. Il est important de travailler vos bases au pas afin de développer une réponse musculaire logique ! Oui, oui, votre cheval aussi mérite un temps de réflexion. Ce n’est pas parce qu’il enchaîne une reprise de dressage ou saute un parcours de CSO que les réflexes moteurs sont correctement acquis. 

 

Vous avez envie d’essayer ? Demandez à votre cheval de marcher au pas très très lentement, en décomposant chaque foulée de pas et vous verrez le résultat. 😀

 

🐎 L’importance de l’entraînement

 

L’entraînement physique est un facteur clé qui stimule le développement musculaire. Lorsqu’un cheval est soumis à un exercice régulier, le système nerveux s’adapte en renforçant les connexions entre les neurones et en améliorant la coordination neuromusculaire. Les études montrent que les chevaux entraînés développent non seulement une plus grande masse musculaire, mais aussi une meilleure efficacité dans l’utilisation de l’énergie (parlons peu parlons bien… l’ATP 🤩 Si vous avez des questions, regardez le dernier article “La valeur temps et le muscle !”). 

 

♟️Les réflexes et le développement musculaire

 

Les réflexes jouent également un rôle crucial dans le développement musculaire. Les réflexes myotatiques, qui se produisent lorsque les muscles sont étirés, entraînent une contraction réflexe qui aide à stabiliser les articulations et à prévenir les blessures. Cette réponse rapide est essentielle pour les chevaux, surtout ceux qui pratiquent des disciplines exigeantes comme le saut ou le dressage. Une bonne réactivité réflexe, facilitée par un système nerveux sain, permet au cheval de mieux gérer les défis physiques. Et tout ça commence au pas pour le jeune cheval. 

 

🧠 Les aspects neurophysiologiques

 

Sur le plan neurophysiologique, l’activité du système nerveux influence également la composition musculaire. Les signaux nerveux peuvent moduler le type de fibres musculaires développées ; par exemple, les fibres de type II, qui sont responsables de la puissance et de la vitesse, peuvent être favorisées par des activités d’entraînement spécifiques. Par conséquent, un cheval qui participe à des exercices de sprint développera davantage de fibres musculaires de type II, tandis qu’un cheval engagé dans des activités d’endurance développera des fibres de type I. Ces fibres ont une vitesse de contraction trois fois plus faible que celle des fibres rapides et un temps de relaxation cinq fois plus long. 

 

 

En conclusion, le système nerveux joue un rôle primordial dans le développement musculaire du cheval. Par ailleurs, chez le cavalier également ! Nous en parlerons plus tard… 🤭

Il est important que chaque entraîneur, coach, cavalier, propriétaire,… prenne connaissance de ces informations. En effet, celles-ci peuvent vous permettre d’apporter de la clarté à vos entraînements et vos séances, pour votre cheval et vous-même. En comprenant ces concepts, nous pouvons remettre en question les méthodes d’entraînement actuelles, l’intensité, l’âge des chevaux, ainsi que le temps de réflexion que nous leur accordons lors des exercices et des allures pratiquées.

D’expérience, après plusieurs séances au pas, sur des exercices plus ou moins complexes, le jeune cheval gagne en qualité musculaire, en équilibre et en compréhension. Il devient bien plus adroit et réfléchi que lorsque nous passons directement aux allures supérieures. De plus, j’observe très peu de problématiques vétérinaires telles que de l’arthrose précoce, des tendinites, déchirures musculaires, atrophies musculaires,… Il est donc intéressant de se poser la question de l’utilisation du pas et de la décomposition des processus d’apprentissage dans la formation du jeune cheval. 

 

À très vite 👋 

Margot

 

 

Bibliographie : 

https://www.msdmanuals.com/fr/accueil/troubles-du-cerveau-de-la-moelle-%C3%A9pini%C3%A8re-et-des-nerfs/maladies-des-nerfs-p%C3%A9riph%C3%A9riques-et-maladies-apparent%C3%A9es/pr%C3%A9sentation-du-syst%C3%A8me-nerveux-p%C3%A9riph%C3%A9rique

https://www.institut-myologie.org/ 

https://www.thirzahendriks.com/kopie-van-events  – Summit of Equine Neurology 

These VETAGROSUP : DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL DES AFFECTIONS NEUROMUSCULAIRES DU CHEVAL : MALADIE DU NEURONE MOTEUR, DYSAUTONOMIE EQUINE ET BOTULISME par DUONG Stéphanie.

These VETALFORT : ANALYSE DE LA TYPOLOGIE MUSCULAIRE DU CHEVAL TROTTEUR FRANÇAIS par Céline COTREL – 2004.

Entraînement du cheval – la valeur temps et le muscle !

Entraînement du cheval

La valeur temps et le muscle !

 

Pour remplir nos objectifs sportifs, éducatifs ou tout simplement quotidiens, il est primordial de prendre en considération la valeur temps ! Nous prenons généralement un malin plaisir à nous mettre la pression dans certaines situations, notamment lorsqu’une échéance arrive.

Que ce soit pour embarquer votre cheval, réaliser un stage, une séance, un concours ou bien même un examen, vous avez déjà pu ressentir une sensation oppressante. Ce qui est important, pour vivre ces moments du mieux possible et rendre ces expériences positives et enrichissantes, c’est de prendre en compte le temps pour que notre corps puisse se développer sainement.

L’entraînement du cheval et le quotidien avec lui demandent beaucoup de temps et d’énergie selon nos objectifs, nos recherches et nos envies. Bien entendu, nous ne sommes pas tous logés à la même enseigne selon nos vies, nos expériences et nos émotions. Il est donc important de bien vous connaître pour l’entraînement de votre cheval, car la gestion du temps a un impact pour vous et votre physique mais aussi, pour votre cheval !

 

Un entraînement de qualité

Pour un entraînement du cheval (et du cavalier) efficace et adapté, il est important de connaître les bases du fonctionnement du corps et de comprendre comment utiliser ces notions dans son quotidien.

Aujourd’hui nous allons parler de la notion du temps et des muscles. Cette notion temps est indispensable pour former des muscles sains, polyvalents et fonctionnels. Le but étant de pouvoir permettre au corps du cheval et du cavalier de se mouvoir efficacement sans douleurs, blessures, dysfonctionnements, liés à l’exercice d’une discipline.

 

Pour savoir comment muscler et adapter l’entraînement du cheval, il est essentiel de comprendre ce qu’est un muscle sain et fort. Un muscle sain et fort est avant tout un muscle souple. Bien trop souvent, pour nous-mêmes et pour nos chevaux, nous avons tendance à considérer l’effort avec intensité, entraînant des chaînes musculaires rigides, peu souples, contracturées, contractées ce qui peut amener à diverses compensations et divers dysfonctionnements. Il est donc important de comprendre que le temps dans votre entraînement est primordial pour définir des exercices adaptés, efficaces, respectant la ligne de temps nécessaire aux muscles pour se former et se développer avec force mais aussi souplesse.

 

Pour des bases solides et des outils efficaces dans votre boîte à outils de cavalier, nous allons aborder les différents types de muscles tout en précisant un parmis eux, qui ont une importance particulière pour la locomotion et l’équilibre du cheval.

 

Voici la liste et les caractéristiques des différents types des muscles pour y voir plus clair : 

👉 Le muscle lisse : les muscles lisses sont présents dans la paroi de nombreux organes (tous les vaisseaux sanguins sauf les plus petits, les intestins, l’utérus…). Ils forment des couches denses qui tapissent la paroi interne des vaisseaux et des organes creux et ne montrent pas de stries transversales.

👉 Le muscle strié cardiaque : le muscle strié cardiaque est un muscle constitué ayant une contraction involontaire, rythmique et automatique.

👉 Le muscle strié squelettique : le muscle strié squelettique est par définition le muscle qui, par l’intermédiaire du tendon, se fixe au squelette et permet le mouvement de celui-ci dans une direction bien définie grâce à sa fonction essentielle : la contraction. Le muscle strié squelettique est un muscle à contraction volontaire.

👉 Le muscle strié à insertion conjonctive : ces muscles sont constitués de fibres musculaires striées qui possèdent les mêmes caractéristiques que le muscle strié squelettique à quelques différences près. Ils sont toutefois organisés différemment. 

 

Nous allons, avant tout, nous intéresser aux muscles striés squelettiques.

 

Les muscles striés squelettiques

Ces muscles sont primordiaux et indispensables pour le mouvement. En effet, ils ont un rôle prédominant et sont responsables des mouvements volontaires et du maintien de la posture. Ainsi, ces muscles sont ceux qui viennent maintenir notre structure osseuse et articulaire.

Basiquement, ce sont eux qui renforcent la charpente de la maison et qui font avancer la voiture !

 

Les muscles striés squelettiques assurent donc la fonction de locomotion. Ils permettent, en déplaçant des segments de membres : de marcher, trotter, galoper, sauter. Ils sont capables de réagir rapidement aux événements environnants, comme les stimulis, les demandes du cavaliers, les intéractions entre congénères,… Il faut savoir aussi que lutilisation des organes des sens dépend (odorat, ouïe, toucher,…), en partie, des muscles striés squelettiques. Ils remplissent des fonctions très importantes pour le cheval.

Comme nous l’avons vu plus haut, ces muscles aident les chevaux à maintenir leur posture. Non seulement, les muscles squelettiques déplacent des segments de membres (antérieurs, postérieurs,…), mais ils participent aussi à la stabilisation des articulations du squelette.

 

Concernant la force, celle-ci est produite par la contraction du muscle (mouvement, maintien de posture…). Lorsque nous activons nos muscles via notre systèmes nerveux, une succession de réaction se met en place afin de contracter le muscle. Ainsi, il pourra remplir son rôle.

 

Toutes ces informations sont passionnantes et très importantes pour construire vos séances. Ce qu’il faut retenir, c’est avant-tout de développer des muscles striés squelettiques forts et souples.

 

Le phénomène de contraction / excitation :

 

Pour que le cheval se déplace, le système musculaire et le système nerveux travaillent ensemble. Grâce à une succession de réactions chimiques et mécaniques, les muscles striés squelettiques activent leur potentiel via le phénomène de contraction/ excitation.

Il existe une multitude de réactions et aujourd’hui nous allons nous intéresser à l’utilisation et la synthèse de l’ATP (adénosine triphosphate).

Saviez-vous que l’ATP est essentiel pour le phénomène de contraction et de relaxation des fibres musculaires ?

Pour que l’ATP puisse jouer son rôle pleinement, il existe trois voies métaboliques permettant aux muscles de fonctionner :

 

💥 Synthèse par voie anaérobie alactique : présente en début d’effort.

 

💥 Synthèse par voie anaérobie lactique

Elles aboutissent à la formation d’acide lactique dont l’accumulation perturbe les processus contractiles. Cette voie métabolique intervient essentiellement au début de l’exercice quand l’apport en oxygène est insuffisant et lors d’exercices intenses lorsque la voie aérobie n’apporte plus assez d’énergie.

Il est alors intéressant de coupler cette information à l’entraînement de votre cheval.

 

Voici quelques exemples :

  • l’hyperflexion : cette technique est pour moi, inadmissible et fortement répréhensible. En plus d’une problématique de douleurs pour le cheval, d’incohérences mécaniques, elle a des incidences sur le développement musculaire du cheval (j’y reviendrais précisément dans un prochain article). En effet, lors de l’hyperflexion, les voies respiratoires du cheval sont comprimées. De plus, souvent utilisées lors d’efforts intenses et répétés, cette technique ne permet pas la bonne oxygénation du corps et amène le cheval à utiliser principalement la filière anaérobie lactique. Les muscles restent donc contractés et ont des difficultés à se relâcher. Ainsi, ce ne sont plus les muscles qui fonctionnent sainement, grâce à leur force et leur souplesse, mais le capital articulaire qui est mobilisé intensément dans l’ensemble du corps.

 

  • l’utilisation de l’engagement postérieur répétée durant l’effort : lorsque le cavalier demande au cheval d’engager ses postérieurs sous la masse, sans avoir auparavant soutenu et maintenu le thorax via des muscles forts et souples, certaines zones musculaires compensent fortement ! Certains muscles n’arrivent plus à se relâcher dans des zones importantes de la locomotion (zone lombaire ou encore sortie du garrot par exemple).

 

💥 Synthèse par voie aérobie : lorsque l’effort est modéré.

 

Courir après le temps

 

Grâce à la compréhension du système de contraction/ excitation du muscle, nous pouvons diversifié nos séances et permettre au cheval de développer des muscles forts et souples. Il est très intéressant de lier ces informations au système nerveux du cheval et au système cardio-respiratoire. Lorsque nous combinons et croisons le fonctionnement de ces différents systèmes, nous constatons que le cheval développe un muscle sain, souple et fort, lorsque nous lui laissons le temps de se développer correctement.

Utiliser les différentes voies d’utilisation de l’ATP pour créer un muscle polyvalent et sain au sein de l’entraînement est une clé essentielle, et ce n’est pas sorcier ! En diminuant l’utilisation de la force de la part du cavalier, des moyens de coercitions, des temps d’exercices longs et des efforts trop intenses et/ou inadaptés, nous pouvons développer un corps équilibré.

Après plusieurs années de travail à ce sujet, je constate trop souvent que les cadences employées, les demandes et nos objectifs sont souvent inadaptés aux capacités réelles du cheval (c’est-à-dire avec un muscle sain, fort et souple). Nous ne prenons pas le temps de former le corps. Le premier conseil que je puisse vous donner c’est de réduire votre cadence, votre propre pas lorsque vous êtes avec votre cheval. Ainsi, vous laisserez le temps aux muscles striés squelettiques de développer leurs fibres pleinement, avec force et souplesse et non en état de contraction quasi-constant.

 

Alors “perdons” du temps, pour en gagner !

 

Au plaisir 🙂