Equilibre du cheval
Nous pouvons constater qu’avec certains chevaux, malgré le travail, nous les ressentons en déséquilibre, sur l’avant-main, lourds, une attitude ou un contact peu constant,…
Bien souvent ce sont des notions qui sont associées à de la “fainéantise”, “paresse”, “manque d’envie” ou autres mais ce sont, dans la plupart des cas, des problématiques d’équilibre.
Il est donc généralement conseillé de travailler la réactivité du cheval ou d’utiliser des outils matériels afin de réaliser nos objectifs. Pour autant, il existe des solutions pratiques, faciles et performantes pour permettre à un cheval de se porter en avant, en équilibre et en autonomie. Parce que oui, “porter” un cheval lorsque l’on monte n’est pas normal. Si cette sensation est présente, c’est qu’il existe un dysfonctionnement dans le corps de votre cheval, et pour vous aider, rien de tel que de vérifier son équilibre sur des notions universelles.
Je vais donc essayer de vous aider à y voir plus claires dans cette jungle de conseils divers et variés ! Aujourd’hui, je vais vous parler de physique, tout simplement. La physique est votre meilleure amie pour comprendre l’équilibre du cheval et l’autonomie de celui-ci, dans le mouvement.
Ce que nous avons appris.
Commençons par notre apprentissage.
Selon les enseignements, nous avons pu recevoir des informations plus ou moins universelles au sujet de l’équilibre du cheval.
D’expérience, j’ai souvent entendu parler de l’engagement du postérieur, de l’utilisation de la sangle abdominale et du travail latéral et/ou sur plusieurs pistes pour muscler mon cheval et obtenir “une cession de nuque”.
Ayant, au cours de mon parcours, pu monter différents chevaux de loisir et de sport, j’ai commencé à décortiquer ces notions et cet apprentissage afin de mieux comprendre ce que je mettais en place.
J’ai donc pris le temps de comprendre les notions liées au mouvement car un corps se déplace grâce à des notions physiques. Par ailleurs, son maintien en statique également !
C’est alors que j’ai pu avoir des réponses à mes questions :
- Pourquoi mon cheval à mal au dos malgré un bon engagement postérieur et des abdominaux musclés ?
- Pourquoi lorsque je travaille mon cheval vers le bas et que je fais ce stretching mon cheval a mal au dos ?
- Pourquoi, lorsque j’augmente l’intensité de mon engagement postérieur, j’ai plus de poids dans mes rênes et sur le mors ?
- Pourquoi mon cheval part toujours de loin à l’abord malgré un travail de mécanisation adapté ?
- Pourquoi mon cheval s’arrête régulièrement en parcours, est-il vraiment regardant ou est-ce une problématique fonctionnelle ?
- Etc,…
De grandes questions arrivent à ma porte au fil des expériences que j’ai pu vivre.
J’ai donc pris le parti d’aller voir du côté de la physique et de l’anatomie du cheval afin d’obtenir une compréhension du corps globale. C’est ainsi que je peux vous apporter des éléments de réponses lors de nos séances pour vous aider à y voir plus clair !
Car oui, l’équitation c’est aussi de la physique !
C’est quoi l’équilibre du cheval.
En tant que cavalier, au sol ou bien à cheval, nous entendons souvent parler de l’équilibre. Mais seulement, savons-nous bien ce que c’est ? Comment fait-il faire pour qu’un cheval se maintienne en équilibre ? Quel levier d’action pouvons-nous mettre en place ?
L’équilibre du cheval n’est pas pas inné pour l’Homme car nous sommes des bipèdes et les chevaux, des quadrupèdes !
Le cheval étant sur quatre pattes et non sur deux, il y a des notions importantes à prendre en compte pour mieux accompagner son cheval dans la gestion de son équilibre.
La bipédie et la quadrupédie :
En tant qu’humain, nous nous déplaçons sur nos postérieurs et avons besoin de nos abdominaux pour évoluer en équilibre que ce soit en statique ou en mouvement (ça ressemble beaucoup à ce que nous entendons généralement pour l’équitation non ? 🧐). Pour le cheval, étant donné qu’il se maintient sur 4 membres, l’histoire est différente !
Le cheval, n’ayant pas de clavicule pour maintenir le lien entre l’épaule (donc le membre antérieur) et le thorax, il est donc important de bien comprendre que le tronc évolue “librement”, sans pièce osseuse. Ce sont différents systèmes, tel que le système musculaire qui permet de soutenir et maintenir le thorax mais aussi de mobiliser le membre antérieur.
Si nous résumons grossièrement, il est important que vous n’oubliez pas l’absence de clavicule et donc le renforcement de la zone de l’avant-main avant de demander à votre cheval d’avancer plus que nécessaire avec ses pattes arrière !
Le centre de gravité : équilibre du cheval et autonomie.
Pour mieux comprendre l’importance de l’engagement de la sangle musculaire du tonneau dans l’équilibre du cheval, il faut mieux comprendre la notion de centre de gravité.
Afin d’aider votre cheval à évoluer en équilibre sur ses 4 membres, il est intéressant de prendre en compte la notion physique du centre de gravité. Voici sa définition : le centre de gravité est le point d’application de la résultante des forces de gravité ou de pesanteur. Plus simplement, le centre de gravité, aussi appelé centre de masse, d’un objet est le milieu d’un objet en prenant compte la répartition de sa masse.
Le centre de gravité détient donc un rôle déterminant dans le maintien en équilibre du cheval lorsqu’il est en mouvement.
Voici où il se trouve lorsque le cheval est en statique :
En mouvement, le centre de gravité s’adapte et se déplace en fonction du mouvement du cheval, de la position de son corps et de la répartition de sa masse.
Travailler en équilibre.
Nous venons de voir que le centre de gravité est un point essentiel pour travailler son cheval en équilibre. Mais alors, comment faire ?
Voici la solution : renforcer les sangles musculaires squelettiques ! C’est-à-dire, les sangles musculaires autour de la charpente du corps, le squelette.
C’est ainsi que l’on renforce les muscles afin de soutenir et maintenir le thorax du cheval. Oui, les statistiques révèlent que le cheval a environ et en moyenne 60% de son poids sur son avant-main.
Alors, si j’engage mes postérieurs avant d’engager la sangle musculaire du tonneau (avant-main), ne vais-je pas augmenter le poids sur mon avant-main ?
Eh bien… OUI !
Alors pensez à vérifier l’engagement musculaire au niveau de l’avant-main de votre cheval avant de courir derrière le rythme et l’engagement des postérieurs et à la clé… de grosses économies !
Retour d’expériences.
Aujourd’hui je souhaite donc vous faire un retour d’expériences. J’observe régulièrement des chevaux en défaut d’équilibre alors que d’un point de vue “classique” tout est “ok” parce qu’ils engagent leurs postérieurs, non, non et non !
Il y a quelques mois, une jeune fille, très bonne cavalière, galope avec son cheval dans le coin d’une carrière et augmente l’engagement du postérieur interne afin de favoriser la musculature de son cheval. J’observe en me demandant son récent cheval car j’observe un thorax particulièrement bas sur la dernière phase du galop. J’assiste 5 minutes après, à la chute du jeune cheval, jugé “tête en l’air”. Malheureusement trop de problématique d’équilibre et d’allure sont associées à des traits de personnalité. “Trop lent”, “tête en l’air”, “planté à l’obstacle”, “rétif”, “prend des longues”,… ce sont des problématiques que je rencontre régulièrement mais qui se règlent grâce à un travail de fond bien moins complexe qu’il n’y paraît.
Par exemple, un jeune cheval avec conflit de processus épineux, rétif et sensible, jugé non montable par quelques vétérinaires est aujourd’hui très à l’aise et vigoureux en selle, après plusieurs mois de travail au pas, avec une cadence adaptée et un centre de gravité à gérer en mouvement.Faites attention au qualificatif porté à vos chevaux, bien souvent j’assiste à des problématiques d’équilibre importantes qui peuvent se gérer et modifier la vie de votre cheval et les frais qui y sont associés.
Au plaisir 🙂